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  • Photo du rédacteurVénus Rebelle

Portraits des maquillées : laisser des traces



On a tou.te.s envie de laisser une trace de notre passage dans cette vie. Je le fais, pour ma part à travers mon art et ces portraits des maquillées … Mais je me passerais bien des traces de maquillage ! Dédicace à toutes celles ou tous ceux qui portent du rouge à lèvres !


Ma porte d’entrée dans cet univers aux possibilités infinies fut par le rouge à lèvres. Enfant, lors des fêtes de fin d’année, j’avais le droit à en porter un peu, pour « faire comme les grandes ». L'adolescence est passée par là. J’ai arrêté. Comment cela se fait-il ?!


Mes lèvres se sont vite développées, comme le reste de mon corps (et oui les seins aussi ! ). Et même si le maquillage n’était réservé qu’au strict cadre familial, j’ai perdu l’envie - tout court - de porter du rouge à lèvres. C’était devenu old school, mais pas uniquement… Au collège déjà, on me disait que j’avais une « bouche à pipe » ou une « bouche de suceuse ». Violent, n’est-ce pas pour une gosse de 13 ans ? Pas difficile d’envisager pourquoi je ne voulais plus en mettre ! Et il ne fallait pas compter sur les Cosmo ou Elle pour me rassurer : les tables de la loi étaient implacables. Des lèvres charnues n’ont pas besoin de plus ! (Mais si tu as les lèvres fines, il est également déconseillé d’en porter !!!!). Je ne résistais pas longtemps au gloss de temps à autres. Pourtant le phénomène amplificateur était au moins équivalent à du rouge classique, voire pire à cause de la brillance. Mais à l’époque, c'était à la mode. Comment ne pas vouloir suivre les tendances à cet âge, se sentir grandir aussi à travers l'utilisation de ces artifices ?! Contradiction quand tu nous tiens. À force de gêne, j’ai tout même mis le holà sur le maquillage des lèvres. Les yeux oui, mais pas la bouche. Finito.


Je ne suis revenue au rouge à lèvres qu'une dizaine d'années après. Petit à petit, avec des couleurs moins attirantes que le rouge d’abord, pour revenir à THE couleur. Et ce, notamment dans mon milieu professionnel. Problème… cela laisse des traces.

Comment ?! Les publicités nous auraient-elle menti depuis toutes ces années ?

Les cols blancs qui le restent car le fond de teint est réputé « sans traces » ? Et les technologies derniers cris des rouges qui ne transfèrent pas ? En 2020, les bandeaux avertisseurs pullulent : « effet d’exagération publicitaire ». Non, sans blague !? Mais l’adolescente toute fraiche en quête d’identité que j’étais y croyait dur comme fer. Alors quand je laissais des traces malgré la stricte application des tables de la loi, je pensais mal faire, ne pas bien poudrer après la pose du rouge pour éviter le transfert de matière. C'était de ma faute ! Je réalise, seulement adulte, que ce miracle ne se produira jamais. On nous baratine depuis tous ce temps.


Alors tant pis. Avec mon rouge aux lèvres, je laisse des traces partout où ma bouche passe. Avant l’époque du recyclage et des gobelets en plastique aux machines à café des entreprises, cela ne se voyait que peu. Le gras des couleurs n’adhérait pas sur le plastique. Le décalco était encore subtile. Mais depuis le passage des tasses en carton papier ou tout simplement des bonnes vieilles tasses authentique comme à la maison, … je me suis transformée en tampon encreur rouge.


« Tiens donc, il est bien rouge ce rouge à lèvres ? » Euh… pardonnez ma perplexité quant à votre réaction, mais... je crois que c’est le principe de la chose. Tant et si bien que j’ai fini par demander si quelqu’un me dirait que je porte du rouge marque b***… bisous bien-sûr ! Oui, oui, bisous ! Et à chaque fois que je bois mon café (soit au moins 4 fois par jour), il y a toujours une personne pour me faire remarquer que je porte du maquillage ! (un homme souvent, sans signifier que tous les hommes le font, pas d’amalgame). Que pouvais-je bien répondre ? Je trouve cela mignon : on dirait que mon mug arbore la moustache, ou un petit col Claudine ! J’en suis même arrivée à adapter ma façon de boire à ma tasse afin d’en laisser le moins possible. Je pense à ne pas faire d’impressions sous mes lèvres, juste au-dessus de menton, en mangeant une pomme. Sans cesse à vérifier lors d’un bref passage aux lieux d’aisance que rien ne déborde, ou que je n’ai pas de trace sur les dents. Lors de ma pause après avoir mangé, le rouge a quasiment disparu. Deux options sont alors possibles : soit tout nettoyer, soit tout retoucher. Si je prends l’option n°2, c’est quasi-systématique : « ah t’as remis du rouge à lèvre ?! ». Oui, et j’ai aussi changé de tampon si ça peut t’intéresser, mais ça se voit moins en effet :D (Je n’ai jamais répondu cela, je vous rassure) D’autres remarques pertinentes ?


Si le maquillage fut inventé pour se faire remarquer, je crois que c’est « réussi ». Nous n’en aurons jamais autant parlé que depuis que les masques le rendent invisible ou que l’absence d’interactions sociables due au confinement ne le fasse tomber de son statut d’indispensable !


Pas facile tous les jours d’assumer de se maquiller. Le contraire n’est pas plus évident… à suivre… Et vous, quelle(s) traces voulez-vous laisser ?

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