top of page
  • Photo du rédacteurVénus Rebelle

Scintiller à tout prix

Dernière mise à jour : 29 oct. 2020


Certain.e.s optent pour un combat par les images. Oui, dessins que c’est beau. Pour ma part, j’ai choisi de ne piper mot. Bien que leur vision puisse être insupportable pour la sainte morale, je n’épargnerais personne de leur puissance vocale, telles des cymbales connectées à des enceintes à fond. Attention à la syncope !


Une étude sérieuse du Medical Daily préconise pourtant le contraire, les observer serait très sain. Mais détrompez-vous : même si vos désirs semblent réalités, ne confondez pas regarder et toucher sans y avoir été, pour de bon, convié.e. Montrer n’est en rien exhiber, encore moins exciter dans le seul but de dévorer le phallique gressin ! Laissez-nous décider de ce qui nous appartient, quelles que soient leurs singularités, synthétiques ou naturels, nous voulons tout simplement exister...


Mais non, surtout, il ne faut ne rien montrer ! Ces coussins, entre autres symboles de féminité qui nous valent tous ces quolibets, doivent être ceinturés. Après avoir survécu grâce au placenta, tous les poussins se raccrochent pourtant à ces mamelons nourriciers. « Honte à vous de vous exposer si vous donnez la béquée » ! crient les iconoclastes adultes ayant oublié comment ils ont été nourri.e.s. De quelle manière ces façons de penser ont-elles pu s’introduire dans nos vies ?


Du bassin jusqu’en haut, c’est bien simple, ils.elles en veulent à notre peau. Le temps n’est pas seul assassin. À quoi bon, mourir sous les coups, puni.e.s. d’en être pourvu.e.s ? Peu importe les actes sous seing-privé, la vérité doit éclater. Assenez-nous vos cinglantes remarques, vos bruits porcins et autres singeries ridicules, cela n’y changera rien. Tant que bomberont les seules poitrines mâles à la plage, dans les parcs et les jardins sans que ne s’indigne quiconque, les nôtres s’inviteront partout...


Qu’il n’est pas aisé de faire une synthèse des tourments qui nous pèsent, décrire avec précisions les symptômes de cette gangrène ! Le consensus sera ardu sur cette question. Peu importe, il n’a pas non plus eu lieu au sein de notre société quand le droit de vote nous a été octroyé.e.s. Et nous persévérons : s’insurger et ne pas nous scinder. Plus nous serons uni.e.s en syndicat, plus nous ferons valoir nos droits. Cinq cents, mille, un véritable essaim : synchronisons-nous ! Un tel mouvement ne peut que s’internationaliser, avec ou sans votre soutien, avec ou sans notre soutien-gorge.


La syntaxe n’est pas toujours heureuse, mais le message s’installe. Sincère, je prêche pour un monde en symbiose en portant un toast à l’absinthe ! Espérons que cette sympathique symphonie verbale ait l’effet d’un vaccin contre le syndrome de la bêtise.


En votre présence liberticide, je me sens asymptote. Même vers l’infini, nous ne nous rencontrons jamais. Passez votre chemin, j’assouvirais mes propres desseins.




 

Inspiration - Création :


Ce texte fait partie d'une série abordant la thématique de la poitrine. En travaillant en parallèle à un projet de tableaux collectifs avec d'autres femmes, ce texte est venu à moi.

Il est très en lien avec les actualités, mais pas uniquement. Il s'agit également d'une réponse à la censure des photographies de la poitrine des femmes sur les réseaux sociaux. Mais ici je ne pipe mot, il ne peut donc pas y avoir censure. Pourtant, il y a dans ce texte, plus qu'une belle paire !



bottom of page